Sociétés locales et santé des habitant·es, quel lien ?

Rédigé le 05/09/2024


Les mesures prises par les communes vaudoises pour soutenir les sociétés et associations locales sont un des critères admis pour l’obtention du label « Commune en santé ». L’équipe du Secteur interventions communautaires (SIC) du Département de promotion de la santé et préventions (DPSP) d’Unisanté nous en apprend davantage dans cet article sur le lien entre sociétés locales et santé.

Quel type de soutien aux sociétés locales les communes doivent-elles exercer pour obtenir le label « Commune en santé » ?

Dans le cadre du label, le soutien aux sociétés locales est pris en compte en tant que mesure parmi d’autres favorisant la santé. Le label reconnaît toutes les mesures de promotion de la santé et de la qualité de vie encouragées par la commune, qu’elles soient portées par des sociétés locales ou d’autres entités de type associations ou fondations intercommunales, régionales ou cantonales, par exemple.

Ce qui est particulièrement valorisé et encouragé pour l’évaluation du soutien aux sociétés locales : le fait que la commune s’engage durablement et au delà de l’aspect financier, à travers le déploiement d’activités tout au long de l’année, l’encouragement de la participation de la population à la définition des besoins, l’attention portée aux publics dits vulnérables, par exemple en étant sensible à l’intégration des personnes à mobilité réduite, des populations migrantes, des populations LGBTQIA+, etc.

Ainsi, une commune peut conditionner le niveau de son soutien financier en fonction du degré d’inclusion pratiqué par la société locale. Concrètement, cela peut se traduire par une subvention plus élevée à un club sportif qui s’engage pour la mixité de générations, de genre, de handicap, d’origines culturelles ou sociales, etc.

Quel lien existe-t-il entre sociétés locales et santé ?

Les liens entre sociétés locales et santé sont multiples, tant au niveau de la santé physique que mentale.

Le soutien aux sociétés de type « clubs sportifs » promeut directement le mouvement et l’activité physique. Ce facteur a un impact clé sur le maintien en bonne santé et la prévention des maladies non transmissibles : diabète, maladies cardiovasculaires et troubles musculosquelettiques. La pratique d’une activité physique, notamment collective, facilite aussi le bien-être et la santé mentale.

Autre bienfait notable : qu’elles soient de type « clubs sportifs » ou « cohésion sociale », les sociétés locales contribuent à l’intégration sociale qui a un impact décisif sur l’état de santé mentale et physique, à tous les âges. Le soutien social constitue une ressource et un facteur de protection de la santé tout au long de la vie, particulièrement dans les moments de choc (maladie, perte d’un emploi, décès d’un·e proche, séparation, etc.), ou lors des transitions de vie (adolescence, parentalité, fin d’emploi, vieillesse, etc.) où les individus peuvent être exposés à de nombreuses sources de vulnérabilité.

De plus, une personne ayant une activité sociale aura tendance à sortir davantage donc à rester en mouvement, à rompre l’isolement et à améliorer sa santé globale. Le manque de lien social et d’activité physique sont des facteurs de risque pour de nombreuses maladies. Rejoindre une association, bénéficier de l’offre d’une société locale, s’y engager bénévolement, permet de réduire le stress et d’augmenter les compétences psychosociales comme l’estime de soi et la confiance en soi.

Le fait que la population, notamment la plus vulnérable, puisse accéder à des sociétés locales et à du loisir, de la culture, de l’activité physique et des rencontres sociales, notamment intergénérationnelles, permet de réduire les inégalités sociales de santé, soit les écarts de santé associés à des avantages ou à des désavantages sociaux (par exemple : revenu, niveau de scolarité, inclusion sociale).

Par tous ces aspects, les sociétés locales améliorent l’environnement d’une commune, le rendant favorable à la santé des habitant·es. Cette accessibilité à des offres et à des espaces publics variés et accueillants contribue à l’attractivité d’une commune.

Le label ayant pour but de se « faire conseiller pour agir davantage en faveur de la santé des habitants », qu’est-ce que les communes pourraient faire de plus, selon vous, pour les sociétés locales, qui permettrait d’améliorer encore la santé des habitant·es ?

L’action en promotion de la santé consiste à développer de nouvelles actions et de nouveaux projets, mais aussi à sensibiliser les communes à l’importance de mieux ancrer et pérenniser l’existant.

Unisanté propose, entre autres, les recommandations suivantes :

  • Pour sensibiliser un plus grand nombre d’actrices et d’acteurs communaux à la promotion de la santé : créer des collaborations autour de la santé entre les services ou les dicastères, développer des actions avec des communes voisines ainsi qu’à l’échelle régionale.
  • Assurer la pérennité du financement et de l’engagement de la commune en précisant et adaptant les conditions-cadres (règlements, etc.)
  • Consulter la population concernée et mener avec elle des démarches participatives pour mieux identifier les besoins en matière de santé et de qualité de vie, avoir un point d’attention aux vulnérabilités et aux différentes phases de vie.
  • Améliorer l’accessibilité (physique et intellectuelle) de la population aux offres des sociétés locales (communication en langage FALC, horaires, tarifs, accessibilité aux personnes à mobilité réduite, etc.).

Lors du renouvellement du label, évaluez-vous comment le soutien aux sociétés locales a évolué au cours des cinq dernières années ?

Lors du renouvellement du label, sur la base du bilan précédent, Unisanté regarde dans quelle mesure la commune poursuit son engagement et si les recommandations précédentes sont suivies. Par exemple, le fait de proposer un soutien financier plus important ou mieux ciblé en fonction des besoins, le fait de chercher à pérenniser les initiatives, de les étendre à d’autres publics, etc., sont des points d’attention. Le nombre de sociétés locales ou l’augmentation de ce nombre n’est pas le critère primordial. Un des défis en matière de promotion de la santé consiste à maintenir les actions existantes sur le long terme, à les faire vivre et à les faire évoluer. Unisanté conseille également les communes par rapport à des choix d’outils d’évaluation, si possible avec une dimension participative. 


Photo de couverture : La marche est une des nombreuses activités proposées par l’association VIVAG (Vivre ensemble à Gland) qui regroupe des résident·es de plus de 55 ans et qui vise à améliorer la qualité de vie des seniors et renforcer la solidarité. Cette association est soutenue financièrement par la Ville de Gland, qui est labellisée « Commune en santé ».


En savoir plus sur le label

Le label « Commune en santé » est une démarche gratuite ouverte à toutes les communes des cantons impliqués dans la collaboration intercantonale. L’objectif est de valoriser et renforcer des actions existantes en promotion de la santé et préventions au sein d’une commune mais aussi d’inciter à la création et à l’ancrage de nouvelles mesures, selon les besoins de la population. Dans le canton de Vaud, vingt-huit communes sont actuellement soit labellisées-relabellisées (18), telles que Bercher, Gland ou encore Tévenon, soit en cours de labellisation (10). La liste complète des communes labellisées-relabellisées est disponible sur labelcommunesante.ch/fr/vaud-10.html