VAUD Associations (anciennement les « 7 Grands ») a pour volonté de devenir la référence cantonale en matière de soutien, de coordination, de valorisation, de défense et de promotion des associations vaudoises d’amateurs. Elle est reconnue auprès des instances politiques, économiques et sociales du canton de Vaud. Patrick Simonin, son président, évoque avec nous, dans cette interview, l’avenir de ces associations et le soutien de celles-ci par les communes.
Comment voyez-vous l’évolution des sociétés locales dans les dix prochaines années ?
Je suis résolument optimiste, malgré les entraves administratives qui augmentent et, dans certains cas, une érosion des membres et des forces bénévoles. En effet, trop de règles sont notamment fixées par des services qui n’ont pas (plus) les notions du terrain et mettent une grande pression sur les milieux bénévoles. Alors que l’on demande juste de continuer de nous faire confiance car les faîtières des milieux associatifs ont souvent elles-mêmes été précurseures dans bien des domaines.
L’arrivée de VAUD Associations dénote d’ailleurs que, pour ses membres, les convictions d’agir et d’aller de l’avant sont prédominantes. En passant notamment par un regroupement des compétences afin de s’unir face aux défis communs évoqués au début de cette réponse. Il faudra certainement également trouver de nouveaux financements afin de professionnaliser certains besoins vitaux communs. Localement également, les sociétés vont se rapprocher pour unir leurs forces.
Il faut rester confiant car les activités de nos membres intéressent toujours, et les aspects sociaux des sociétés, ainsi que des manifestations qu’elles organisent, sont indéniables et reconnus.
Qu’est-ce que les sociétés locales apportent aux communes d’après vous ?
De la cohésion sociale, des animations de tous styles, des rencontres intergénérationnelles, du bien-être, un encadrement et des activités pour les nouvelles générations, des forces bénévoles pour les manifestations communales, bref, du vivre ensemble. C’est surtout quand il n’y en a plus que l’on se rend compte de ce qui manque et ce que cela coûte en subventions pour y remédier. Les communes qui ont inclus la notion de sociétés locales et/ou de vie associative dans un dicastère l’ont bien compris.
D’autre part, je trouverais intéressant de connaître le produit intérieur brut (PIB) du milieu associatif vaudois qui fait travailler passablement de fournisseurs et de prestataires locaux. Ceci peut être considéré comme un appel pour un travail de diplôme.
Trouvez-vous que les communes accompagnent assez les sociétés locales ?
Je pense qu’il y a autant de réponses possibles que de communes. Les échos sont relativement bons mais il y a d’importantes disparités. En premier lieu, il est prépondérant que les choses soient clairement établies entre la commune et ces sociétés, et ce par écrit car les changements sont maintenant nombreux, tant dans les sociétés que dans les Municipalités, et la mémoire vivante ne suffit plus. Chacun perd souvent trop de temps à se rappeler de « On a fait comment l’an dernier ? », ce qui coûte de l’énergie à tous. D’autre part, certains montants octroyés par des communes équivalent à des prestations en retour de la part des sociétés. Une grande transparence est le plus simple dans ce cas car « tout se sait » ou, pire, de fausses indications circulent.
Chaque commune fait selon ses moyens, ou ses envies, mais, en définitive, comme évoqué précédemment, il ne faut pas oublier que cela peut coûter cher de ne plus avoir de sociétés locales pour créer du lien social à leur place.
Quels facteurs font, selon vous, que les sociétés locales perdurent (voire se multiplient) dans certaines communes et pas dans d’autres (facteur géographique par exemple) ?
La stimulation au sein même du milieu associatif. On constate passablement d’initiatives pour s’entraider dans l’organisation de ses activités ordinaires ou extraordinaires comme les manifestations. Une société qui tient la buvette d’une autre, ou qui sert le repas lors d’un banquet, ou même des sociétés qui s’unissent pour une organisation commune. C’est aussi l’occasion de découvrir les activités d’autres sociétés et, pourquoi pas, de les rejoindre. La solidarité entre les sociétés, chacun a à y gagner !
Je ne constate pas forcément d’aspect géographique dans ce domaine (même si certains girons culturels « la rote » mais quel plaisir retrouvé lors de ces magnifiques événements de partage). Il faut par contre être enclin à évoquer les difficultés respectives, localement ou régionalement, afin d’envisager peut-être des solutions communes ou par échange de forces. Et dans tous les contextes, et régions, ceci est possible.
Je considère que le milieu associatif a encore de beaux jours devant lui grâce au génie local !
VAUD Associations, qui représente environ 84 000 membres actifs, se compose de huit faîtières cantonales : l’association cantonale vaudoise de football (ACVF), l’association cantonale vaudoise de gymnastique (ACVG), l’association des paysannes vaudoises (APV), l’association vaudoise de tir sportif (AVTS), la fédération cantonale vaudoise des accordéonistes (FCVdA), la fédération vaudoise des jeunesses campagnardes (FVJC), la société cantonale des chanteurs vaudois (SCCV) ainsi que la société cantonale des musiques vaudoises (SCMV). Son comité est composé d’un membre de chaque association.
Vaud Associations (vaudassociations.ch) remercie toutes les Municipalités et les services communaux pour leur précieuse collaboration.
Photo de couverture © SCMV