Nombreuses sont les communes vaudoises à entretenir des contacts avec d’autres communes suisses ou avec des communes étrangères, parlant, ou non, la même langue. Sur quelle impulsion sont nés les jumelages et quelles formes prennent-ils généralement ? Découvrez-le dans cet article.
Une impulsion née il y a 80 ans
Selon Forum Helveticum 1, l’impulsion des premiers jumelages est venue dans l’Europe d’après-guerre pour réconcilier les peuples du continent. L’objectif était l’enrichissement humain et culturel. Toutefois, des jumelages ont continué de se créer depuis, au fil des ans, avec des objectifs aussi divers que variés.
De multiples formes de contact…
Il existe presque autant d’objectifs de jumelage que de communes jumelées en Suisse. Certaines communes sont d’ailleurs parfois jumelées avec plusieurs communes car les objectifs du jumelage sont différents. Morges est par exemple jumelée avec Tournon-sur-Rhône (France), qui organise aussi un festival d’humour, ou encore avec Vertou (France) car la commune possède de nombreuses ressemblances avec Morges.
Les échanges peuvent ainsi se faire entre autorités (et se limiter à cela parfois), entre sociétés sportives, entreprises locales, associations culturelles, établissements scolaires, sociétés de jeunesse, médias ou encore entre populations, de manière plus étendue. Dans le canton de Neuchâtel par exemple, la ville du même nom est jumelée avec Besançon et les Neuchâtelois·es qui visitent la ville française bénéficient de la gratuité de plusieurs musées et infrastructures 2 (piscines, patinoire, etc.). Si les échanges sont généralement amorçés d’une manière précise, par un échange entre écoles par exemple, il arrive souvent qu’ils s’étendent par la suite.
Ces échanges ont souvent pour cible la population, afin de la faire bénéficier d’un enrichissement humain, mais les communes peuvent aussi décider de se jumeler dans un but économique par exemple. Certaines communes décident de se rapprocher car elles ont tout simplement le même nom, des communes romandes et suisses allemandes sont en contact pour vaincre le « Röstigraben » et favoriser les relations entre ces deux parties du pays, d’autres décident de se jumeler car elles ont la même taille et font face aux mêmes enjeux. Les relations entre communes débutent aussi parfois car les pompiers, les clubs sportifs ou les professeurs de deux communes ont fait connaissance et souhaitent renforcer leurs collaborations. L’impulsion d’un jumelage ne vient donc pas forcément des Municipalités.
... pas forcément formalisées
Si certaines communes sont jumelées par un accord officiel, ce n’est pas le cas de toutes. Certaines parlent de « relations d’amitié » ou même de « partenariats » sans que cette relation ne soit formalisée. Des ententes ont parfois lieu depuis des dizaines d’années, mais le jumelage officiel n’arrive que bien plus tard, tandis que des communes sont jumelées officiellement depuis longtemps sans que plus rien ne se passe et il faut attendre que de nouvelles personnes et une nouvelle dynamique arrivent pour relancer la relation.
Des relations à faire perdurer
En évoquant l’idée de réaliser le dossier de ce numéro sur les jumelages, nombreuses sont les personnes à avoir mentionné le fait que les jumelages disparaissent de plus en plus. Si aucun chiffre officiel n’existe, nombreuses semblent être les communes vaudoises à entretenir des relations avec d’autres communes, que ce soit au niveau national ou international, et à faire perdurer ces relations.
Il est indéniable néanmoins que mettre sur pied un jumelage nécessite un engagement ainsi que des moyens humains (souvent bénévoles) et financiers. Par ailleurs, la barrière de la langue peut faire peur.
Les jumelages ont toutefois l’avantage de ne devoir répondre à aucune loi ni règlement et sont très flexibles. Ils renforcent l’attractivité d’une commune, sont bénéfiques pour la population intra et extra-muros et permettent des échanges dans des domaines divers et variés.
Avec quelle commune se jumeler ?
Indéniablement, pour qu’un jumelage fonctionne et perdure, les objectifs de ce dernier doivent être clairs dès le début, quand bien même un accord officiel n’existe pas. Définir l’objectif d’un jumelage permet de faire une première sélection de communes avec qui créer des liens. Des premiers contacts sont toujours nécessaires avant une officialisation, afin d’estimer si une relation peut, ou non, se nouer.
Si votre commune n’a pas encore de jumelle et que cela vous intéresse, n’attendez pas la Saint-Valentin pour trouver votre « moitié » en Suisse ou à l’étranger !
Article rédigé par Stéphanie Andrzejczak, Chargée de communication et du magazine Point CommUNE ! à l’UCV.
1. Association en faveur de la compréhension culturelle et linguistique entre les différentes régions de Suisse qui est notamment à l’origine du Petit guide des jumelages de villes et de communes.
2. neuchatelville.ch/votre-commune/relations-exterieures/villes-jumelees